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La science et les médias

Dernière mise à jour : 25 févr. 2021



J’écris ici parce que je fais partie d’une association de protection du patrimoine qui lutte contre le développement de l’éolien. Cet envahisseur de nos campagnes, destructeur du patrimoine, soucieux des intérêts des promoteurs et investisseurs mais beaucoup moins de ceux des riverains, s’appuie sur les méconnaissances du grand public. Porté par les opposants au nucléaire, le message de l’écologie pseudo-verte triomphante laisse entendre que les énergies renouvelables intermittentes que sont l’éolien et le photovoltaïque peuvent remplacer le nucléaire et faire disparaître ses déchets d’un coup de baguette magique. C’est évidemment faux, mais l’honnêteté et la réalité n’ont visiblement rien à faire dans ce débat qui mêle politique et argent.

C’est un sujet qui sera abordé en son temps.

Mon association regroupe des personnalités de tout bord, de tous âges et de toute formation.

Force est de constater que les bases de la contestation ne reposent pas toujours sur des faits scientifiques. Quand ce sont les scientifiques eux-mêmes qui brouillent le message, les promoteurs du vent ne peuvent que se frotter les mains en utilisant les divisions, en discréditant les opposants.

C’est le cas lorsqu’une partie des associations et de leurs représentants focalise son action sur le rejet de principe des installations de parcs éoliens et/ ou photovoltaïques mais reste sensible au chant de ceux qui rejettent l’idée d’une influence anthropique sur le changement climatique.

Il est alors facile de les montrer du doigt, ces « rétrogrades », et de jeter le bébé avec l’eau du bain : ce sont juste des NIMBY (not in my backyard) égoïstes qui refusent de se sacrifier pour le bien de la communauté.

Alors c’est à mes collègues que je m’adresse, je sais que vous n’avez pas le temps, que les arguments d’autorité des scientifiques à qui les médias donnent de la visibilité sont difficiles à contrer, qu’ils sont plus rassurants qu’admettre que la situation est grave, que nous avons notre part de responsabilité, mais je voudrais quand même attirer votre attention et tenter de vous convaincre !

Tout d’abord, le premier malentendu concerne le GIEC. Combien de fois ai-je entendu critiquer son aspect politique ? Et pourtant le GIEC ne décide rien, n’impose rien !

C’est le documentaliste du climat : il collecte les données, il les synthétise. Il ne fait pas d’analyse de données. Elle est faite par ailleurs, par des chercheurs qui publient ensuite leurs résultats. Et c'est sur la base des résultats que le GIEC fait son rapport et que des solutions sont proposées en fonction des scénarios envisagés.

Le consensus scientifique s’accorde sur la plus que forte probabilité de l’influence de l’homme sur le réchauffement climatique, l’émission de gaz à effet de serre en étant le principal facteur. (Voir le site adeb37 "comprendre les enjeux" et les pages gaz à effet de serre et cycle du carbone).

Malheureusement, dès lors que vous parlez plus fort que les autres en utilisant des arguments à contre courant de la tendance générale, les médias vous tendent le micro.

Sylvestre Huet l’avait démontré dans un article du 13 août 2019 « Climato-septicisme et médias : la duperie »

Il s’est basé sur l’étude d’Alexander Michael Petersen, Emmanuel M. Vincent et Anthony LeRoy Westerling, Discrepancy in scientific authority and media visibility of climate change scientists and contrarians.

Les négateurs du réchauffement climatique, comparés aux chercheurs reconnus par leurs pairs pour l’importance et le sérieux de leurs travaux, obtiennent 1% de citations dans la communauté scientifique mais … 50% d’intérêt médiatique de plus.

Quant à leur apparition dans les médias : ils sont 15 fois plus cités que les scientifiques dans la norme.

Facile de faire passer des fake news quand elles ont plus d’écho que les vraies.

S’agissant de la qualité de leurs travaux, les différents climato-dénialistes ont vu leurs hypothèses réfutées scientifiquement par leurs pairs tant elles sont souvent contraires aux lois de la physique (exemple Vincent Courtillot qui base ses calculs sur une terre plate, Bonnamy qui oublie la loi de Fourier : eh oui, la chaleur monte !).

Malheureusement, la formation de la plupart des lecteurs n’est pas suffisante pour qu’ils puissent juger de leur prose.

François Gervais est un bon exemple en la matière.

Le réveilleur a consacré une vidéo à l’analyse de sa conférence "l’urgence climatique est un leurre", je vous invite à la regarder.

Mais si on veut faire vite, la meilleure illustration reste le travail de François-Marie Bréon qui a complété la célèbre courbe des cycles de 60 ans.

Selon Gervais, l’observation graphique (cantonnée à une période de 120 ans) réduit l’augmentation des températures actuelles à un simple cycle naturel :

Cette courbe, selon les prévisions de 2015 de monsieur Gervais, devait amorcer une redescente afin d’épouser la phase descendante du cycle. Las, le mariage semble dissout !

François-Marie Bréon a mis a jour les données, voici le résultat :

Damned ! Il y a une fuite quelque part, le cycle de 60 ans n’y a pas résisté.

C’est en luttant contre la facilité de faire confiance aux médias en matière de sciences que nous serons pris au sérieux. C’est fastidieux, décourageant parfois, mais c’est à ce prix que nous resterons crédibles dans notre combat.

Quand les promoteurs d’énergies renouvelables se basent sur d’hypothétiques solutions de stockage, quand ils agitent le spectre du risque nucléaire, ils jouent sur les mêmes erreurs et approximations scientifiques dont sont friands les médias.

Il est dans notre intérêt de rester vigilants pour ne pas tomber dans les pièges susceptibles de nous discréditer face à nos interlocuteurs administratifs et politiques.

Merci à vous.

SD membre de l'ADEB37 (mes propos n'engagent que moi)

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