Les éoliennes, quelques chiffres
(d’après un article de Michel Faure, financier, Pdt de l’AECC)
--> Les émissions de CO2
En 2017, l’Ademe avait évalué la quantité de CO2 émise pour construire une éolienne en fixant à 20 ans sa durée de vie et à 25% son facteur de charge (FC) en ignorant les conséquences du caractère aléatoire de sa production (=prévoir une énergie pilotable en doublon) et en ignorant le CO2 émis pour le démantèlement.
Cette évaluation aboutissait à une émission de 14,1kg CO/MWh pour l’électricité d’origine éolienne.
Si on veut savoir si le CO2 évité par l’électricité éolienne est supérieur au CO2 émis par sa construction, on doit calculer la durée « d’amortissement » de CO2 émis par cette construction.
En appliquant les chiffres RTE et Ademe (hors démantèlement !) il faudrait 13,8 ans pour amortir le CO2 émis pour la construction d’une éolienne !
Et en réalité bien plus si on y ajoute l’inconnue du CO2 émis pour le démantèlement, celle du CO2 émis par les énergies utilisées pour pallier l’intermittence de production, sans parler de l’effondrement de la balance commerciale du secteur d’électricité français traditionnellement exportateur et de ses répercussions sur ses voisins européens polluants
En réalité la multiplication des sites éoliens provoque une augmentation des gaz à effet de serre (GES)
--> Le soutien gouvernemental aux éoliennes
· Les subventions :
Commencées depuis plus de 20 ans et financées par le contribuable et le consommateur, ces subventions représentent pour la seule filière éolienne ~3,3 milliards d’euros en 2020.
· Les privilèges :
- Priorité d’accès au réseau même s’il n’est pas demandeur, tous les moyens de production pilotables doivent s’effacer quand l’éolien produit.
- Mécanisme de prix garanti sur une longue durée de la production (15 ou 20ans). Ce prix est un multiple du prix du marché, entre 1,5 et 3 fois, bien plus quand ce prix s’effondre (exemple pendant le confinement, surproduction mal maîtrisée)
Le prix de revient d’un site de production baisse (baisse des taux d’intérêt, baisse du prix des turbine de 30% par ex) mais les tarifs garantis restent figés sur 15 ou 20 ans.
- Les investissements nécessaires à l’utilisation de l’électricité éolienne sont à la charge de la collectivité
· Les aides indirectes, allègements, simplifications règlementaires
- 2011 : plafonnement forfaitaire de la garantie financière pour démantèlement, plafond sans rapport avec le coût réel de la remise en état d’un site.
- 2011 : dérogation au code de la santé publique en portant le bruit ambiant comme seuil d’émergence des sources sonores de 30dBA à 35dBA. Et l’échelle est logarithmique ! Ajouter 3 dB correspond à multiplier l’intensité sonore par 2… De plus, un bruit d’éolienne se caractérise par des battements de 30 à 40 impulsions/mn, bien plus dérangeant qu’un bruit continu.
- 2013 : suppression des ZDE (zones de développement éolien) et suppression de la règle des 5 mâts minimum par site (= dissémination des projets)
- 2018 : suppression d’un degré de juridiction, le citoyen ne peut plus saisir en première instance le juge du tribunal administratif, toute contestation aboutit directement en Cour d’Appel.
- 2018 : réduction de 4 à 2 mois de la durée légale d’étude du dossier de «permis de construire simplifié»
- 2018 : exemption de TVA sur la différence entre prix du marché et tarif garanti par l’État. Ce complément de prix, considéré comme une subvention, est exempté de TVA.
- 2020 : exécution anticipée de travaux avant autorisation préfectorale. (ex : les éoliennes de la montagne Sainte Victoire)
- 2020 : Un degré de juridiction unique pour l’éolien offshore, seul le Conseil d’État pourra être saisi. Disposition discrètement passée lors de la loi sur la simplification administrative …
- 2020 : Révision à la baisse de la garantie financière pour démantèlement si on la rapporte à la puissance de l’éolienne.
- 2021 : remplacement des enquêtes publiques par la PPVE (participation du public par vote électronique) qui exclut de facto le monde rural et les personnes peu familières d’internet.
· La norme française d’éloignement de 500m
500m de distance entre site éolien et habitation inchangée alors que la taille des éoliennes augmente passant de 50 à 200 m
--> Conséquences des soutiens divers
· Augmentation des frais de raccordement du réseau à un site de production. Le réseau historique était adapté à une production centralisée autour des centrales nucléaires. L’éparpillement des sites éoliens rend le réseau inadapté. Les dépenses sont à la charge de la collectivité nationale. RTE et Enedis estiment l’investissement pour l’adaptation à ~100 milliards d’euros sur 15 ans …
· La structure des tarifs garantis favorise les sites de moins de 6 éoliennes de moins de 3MW/éolienne = encore plus d’éparpillement !
- Le tarif garanti rend rentables les sites dès qu’ils dépassent 20% de facteur de charge donc même les sites peu ventés conviennent
- Les investissements pour évacuer l’électricité produite par ces sites sont entièrement à la charge de la collectivité donc peu importe pour l’exploitant du site qu’il y ait infrastructure ou besoin local
· Les communes pauvres se jettent sur l’illusion des ressources financières et les propriétaires des terrains sont appâtés par le complément de revenu des baux emphytéotiques. Très mauvais calcul.
La simulation économique montre qu’un site moyen de 15MW raccordé en 2020 produisant 25% du temps (facteur de charge = 25%) dégagera un chiffre d’affaire de 46 millions d’euros sur ~15 ans.
- 1/3 (16 à 20millions) correspondra à la vente d’électricité au prix du marché, le solde (26 à 30 millions) sera le complément de prix subventionné et financé par des prélèvements obligatoires (CSPE) et des taxes sur le carburant.
- Les bénéficiaires de ce flux financier de 46 millions seront : le propriétaire du site éolien (38%) et les fabricants de matériel technique (36%) la plupart du temps importés.
- Les ¾ du flux économique dégagé par un site éolien moyen servent donc à constituer une rente financière à un investisseur financier et à payer du matériel importé…
Les autres bénéficiaires : l’état (12%) les dépenses et taxes locales (10%) les banques (4%)
SD pour Adeb37
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